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La Presse
a day ago
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Désarmemement nucléaire
À l'heure où la planète est engagée dans un processus de réarmement massif et où les craintes de prolifération nucléaire suscitent des inquiétudes existentielles, il est essentiel de revenir sur l'histoire des premières bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que sur l'engagement des scientifiques pour limiter l'usage de ces armes dévastatrices. David Bensoussan Professeur d'électronique à l'École de technologie supérieure Samuel S. Kloda Auteur de l'ouvrage The Atomic Bomb in Images and Documents La découverte de l'uranium par le chimiste allemand Martin Heinrich Klaproth en 1789, suivie des travaux de Marie et Pierre Curie sur le polonium et le radium en 1898, ont ouvert la voie à l'étude de la radioactivité. Quatre ans plus tard, Ernest Rutherford mit en équation le phénomène de désintégration radioactive à l'Université McGill, tandis que le modèle atomique prenait forme grâce aux travaux de Niels Bohr, lauréat du prix Nobel en 1922. La découverte du neutron par James Chadwick en 1932 fut une percée déterminante qui mena, en 1938, à l'identification de la fission nucléaire par Otto Hahn, Fritz Strassmann et Lise Meitner. La compréhension du mécanisme de la réaction en chaîne, conçue dès 1933 par Leo Szilard, permit d'envisager l'application militaire de cette énergie. Le projet Manhattan et l'escalade militaire En 1939, Leo Szilard persuada Albert Einstein de signer une lettre adressée au président Roosevelt, alertant sur le risque que l'Allemagne nazie développe une bombe atomique. Ce fut le point de départ du projet Manhattan, officiellement lancé en 1942 avec un budget de deux milliards de dollars, rassemblant des milliers de chercheurs, dont Enrico Fermi, Glenn Seaborg et J. Robert Oppenheimer. Les premières bombes utilisèrent deux technologies : la bombe à uranium « Little Boy », larguée sur Hiroshima, et la bombe à plutonium « Fat Man », utilisée à Nagasaki. Les décisions lourdes de conséquences Le 16 juillet 1945 eut lieu le premier essai nucléaire à Alamogordo, au Nouveau-Mexique. L'explosion terrifiante creusa un cratère de plus de 350 mètres de large ; elle fut entendue à des dizaines de kilomètres, et il arriva que des vitres furent brisées jusqu'à 80 kilomètres du site. À ce moment-là, l'Allemagne avait déjà capitulé, mais la guerre contre le Japon se poursuivait. Face à une résistance acharnée des militaires japonais et à la prédiction de pertes humaines américaines estimées à plus d'un demi-million de soldats, le président Truman prit la décision controversée d'utiliser la bombe atomique pour forcer une reddition rapide du Japon. Le bombardement dévastateur d'Hiroshima (6 août) puis de Nagasaki (9 août) se solda par la mort de près de 230 000 personnes incinérées ou vaporisées. Près de 110 000 autres périrent des suites des radiations. Il précipita la capitulation du Japon le 15 août 1945. Depuis cette date, 2159 essais nucléaires ont été réalisés, qu'ils soient atmosphériques, souterrains ou sous-marins. Parmi eux figurent des bombes thermonucléaires à hydrogène bien plus puissantes ainsi que des bombes à neutrons, dont les radiations et les effets destructeurs ciblent avant tout les organismes biologiques. Les réserves des scientifiques et les voix du désarmement Dès avant les bombardements atomiques, plusieurs scientifiques avaient exprimé leurs réserves, craignant la propagation d'une technologie aux conséquences incalculables et demandant que l'arme atomique soit larguée dans des zones inhabitées à des fins de démonstration seulement. Robert Oppenheimer, chef scientifique du projet Manhattan, avoua plus tard à Truman son profond remords : « Monsieur le président, j'ai l'impression d'avoir du sang sur les mains. » Albert Einstein devint un ardent défenseur du désarmement nucléaire, publiant en 1955 le Manifeste Russell-Einstein qui appelait à la paix et au contrôle des armes atomiques. Andrei Sakharov, physicien soviétique et père de la bombe H, changea lui aussi de camp dans les années 1960 pour devenir un militant pacifiste et défenseur des droits de la personne, dénonçant les dangers nucléaires. Le mouvement Pugwash : science et conscience Né en 1957 à l'initiative de Józef Rotblat et Bertrand Russell, le mouvement Pugwash naquit dans le contexte tendu de la guerre froide. S'appuyant sur le Manifeste Russell-Einstein, il réunit intellectuels, scientifiques et diplomates soucieux de prévenir la guerre nucléaire et de promouvoir la responsabilité éthique face aux avancées scientifiques. À travers des rencontres informelles entre experts des deux blocs, Pugwash favorisa un dialogue apaisant et influença la création de traités de désarmement majeurs, notamment le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et le Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires. En 1995, le mouvement reçut le prix Nobel de la paix, saluant son rôle discret mais déterminant dans la promotion de la paix mondiale. Un esprit toujours d'actualité L'utopie messianique de paix universelle semble aujourd'hui plus éloignée que jamais. Il n'en demeure pas moins que face aux menaces contemporaines – armes nucléaires renouvelées, réarmement intense, cyberattaques, pandémies et changement climatique –, l'esprit de Pugwash demeure une référence majeure. Il rappelle que la science, déconnectée de l'éthique, peut devenir un pouvoir aveugle. La responsabilité des scientifiques dépasse les laboratoires : elle s'inscrit dans une démarche globale de la paix et de la survie de l'humanité. 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Le Figaro
4 days ago
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Nucléaire iranien : de nouvelles discussions entre Téhéran et les Européens vont avoir lieu vendredi
L'Iran est soupçonné par les pays occidentaux et par Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, ce qu'il dément en soulignant son droit à poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles. L'Iran va tenir de nouvelles discussions sur son programme nucléaire avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni vendredi à Istanbul, un mois après la guerre de 12 jours qui l'ont opposé à Israël et aux États-Unis. «En réponse à la demande des pays européens, l'Iran a accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmaïl Baghaï, cité lundi par la télévision d'Etat qui a précisé que cette réunion aura lieu à Istanbul. Une source diplomatique allemande avait indiqué plus tôt que Berlin, Paris et Londres continuaient «de travailler intensivement (...) pour trouver une solution diplomatique durable et vérifiable au programme nucléaire iranien» et prévoyaient une réunion dans la semaine. À lire aussi Nucléaire, balistique, régime des mollahs : Benyamin Netanyahou a-t-il rempli ses objectifs de guerre en Iran ? Publicité Une réunion avec Moscou «L'Iran a montré qu'il était capable de faire échec (aux attaques) mais a toujours été prêt à une diplomatie réelle, réciproque et de bonne foi», a écrit dimanche sur X le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. L'Iran est soupçonné par les pays occidentaux et par Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, ce qu'il dément en soulignant son droit à poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles. Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a reçu dimanche au Kremlin Ali Larijani, proche conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, pour évoquer le dossier nucléaire. Larijani «a transmis des évaluations de la situation qui s'aggrave au Moyen-Orient et concernant le programme nucléaire iranien», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Le président russe a exprimé les «positions bien connues de la Russie sur la manière de stabiliser la situation dans la région et sur le règlement politique du programme nucléaire iranien», a-t-il ajouté. Cette rencontre à Moscou n'avait pas été annoncée au préalable.


Le Figaro
4 days ago
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Guerre contre Israël : les systèmes antiaériens endommagés ont été «remplacés», affirme l'Iran
Israël avait lourdement endommagé le système de défense iranien durant la guerre de 12 jours, lancée le 13 juin par une attaque israélienne sans précédent dont le but était d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. L'Iran a remplacé ses systèmes de défense antiaériens endommagés lors des bombardements menés en juin par Israël, a annoncé dimanche l'agence officielle Irna, citant un responsable militaire. Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre l'Iran, dans le but affiché d'empêcher son ennemi juré de se doter de la bombe atomique, perçue comme une menace existentielle. Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, réfute avoir de telles ambitions sur le plan militaire. Durant 12 jours de guerre, Israël a ciblé des installations nucléaires et militaires. Des hauts gradés ainsi que des scientifiques développant le programme nucléaire iranien ont notamment été tués. Publicité «L'ennemi sioniste a cherché à détruire les capacités de défense de l'Iran, et certains de nos systèmes de défense ont été endommagés au cours de la guerre», a indiqué l'adjoint des opérations de l'armée iranienne, l'amiral Mahmoud Moussavi, cité par l'agence Irna. «Mais grâce aux efforts de mes camarades, les systèmes endommagés ont été remplacés et déployés dans des endroits prédéterminés», a-t-il ajouté, sans préciser par quels équipements ni quand. Plus d'un millier de morts La défense antiaérienne iranienne comprend des systèmes comme le Bavar-373 et le Khordad-15, fabriqués localement, conçus pour contrer les missiles et les avions. L'Iran avait installé en 2016 des systèmes russes S-300, après la conclusion en 2015 de l'accord de Vienne sur le nucléaire avec les grandes puissances (France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Russie et États-Unis). Au terme de 12 jours de guerre, un cessez-le-feu entre Iran et Israël est entré en vigueur le 24 juin. Plus d'un millier de personnes ont été tuées en Iran durant le conflit, selon les autorités iraniennes. Israël a pour sa part fait état d'au moins 28 morts. Les États-Unis, alliés d'Israël, ont quant à eux bombardé le 22 juin le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (Centre). L'étendue précise des dégâts n'est pas connue. Israël a déclenché son attaque en juin alors que l'Iran et les États-Unis négociaient depuis avril sur le nucléaire iranien. Les pourparlers entre Téhéran et Washington sont depuis interrompus. L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni prévoient de tenir cette semaine de nouvelles discussions avec l'Iran, a déclaré dimanche une source diplomatique allemande à l'AFP.